L'APPRENTISSAGE COOPÉRATIF

 

 

L'apprentissage coopératif représente une solution à bien des difficultés de l'enseignement. Le travail d'équipe et ses règlements établis dans le &laqno;contrat», mis en place par l'enseignant(e) et les élèves, vient en quelque sorte répondre à la question de plusieurs élèves: &laqno;À quoi ça sert d'apprendre ça?». L'apprentissage en coopération permet de se doter de moyens et d'habiletés pour son futur emploi, inévitablement &laqno;d'équipe» (quel travailleur ne possède pas de collègues de travail?). Il aide aussi à mieux s'intégrer à la société, à prendre sa place et ses responsabilités dans cette société. Travailler en coopération réduit le temps de travail individuel et permet donc d'approfondir davantage les notions. De plus, ce type de travail met en évidence les qualités de chaque membre de l'équipe. Il encourage la socialisation et la sociabilité. Il offre aussi la possibilité aux élèves d'être actifs et d'échanger avec leurs camarades de classe (décentralisation de l'enseignement vers les élèves).

 

De plus, ce &laqno;contrat» vient responsabiliser les élèves et leur fait prendre conscience de l'importance de leur signature et des répercussions que celle-ci peut avoir lorsqu'elle est apposée au bas de la &laqno;convention collective». Si le climat de la classe n'est pas sain, c'est qu'une règle ne fonctionne pas ou qu'une règle manque. Il faut réviser le contrat ensemble. La responsabilité de la discipline ne repose plus sur les seules épaules de l'enseignant(e). Les éléments du triangle élève-enseignant(e)-matière sont tous mis en valeur. Les responsabilités pèsent moins pour l'enseignant(e) et les élèves, elles deviennent ainsi plus motivantes et la matière plus captivante puisque chacun y met du sien et montrent de l'intérêt à exécuter leur travail. De plus, en responsabilisant les élèves, l'enseignant(e) contribue au développement de leur savoir-faire, de leur autonomie, de leur jugement, de leur fierté de soi (quant à leurs réalisations, à leur capacité d'accomplissement, à leurs connaissances, à leur jugement, etc.). Que des qualités!

 

Cette approche n'offre pas la simple possibilité de travailler en équipe, elle permet la coopération: les activités sont élaborées de façon telle qu'un élève ne peut faire le travail seul et que s'il ne le fait pas, il pénalise son équipe. L'élève a une responsabilité envers son équipe et son équipe en a une envers lui (l'accepter, le respecter, l'impliquer et le motiver). Ce type d'activités peut paraître complexe à organiser et à mettre sur pied pour l'enseignant(e); une banque d'idées et d'activités, construite par les enseignant(e)s, sera mise à la disposition de tous sur un site Internet. La collaboration entre enseignant(e)s: un autre genre de coopération!

 

Les équipes se formeront selon "l'analyse" que l'enseignant(e) fera de "l'attitude dominante" de chacun de ses élèves (aidant, performant, non performant, timide, rejet, etc.). Il essaiera de jumeler un élève "aidant" avec un autre "rejet" pour créer ainsi des équipes hétérogènes mais complémentaires. Un nombre pair (2 ou 4) d'élèves dans l'équipe est recommandé (afin d'éviter l'isolement d'un des membres). Pour ce qui est de ceux ou celles qui ne veulent pas travailler en équipe, la discussion sera toujours le meilleur des atouts de l'enseignant(e). Si l'élève ne désire toujours pas travailler avec ses camarades, il se pénalise lui-même étant donné qu'il a à effectuer le travail en entier individuellement. Un élève qui ne voudrait pas travailler au sein de l'équipe avec laquelle il a été jumelé subit le même sort (l'isolement): il doit exécuter le travail seul. Il n'est pas changé d'équipe, sinon tous les autres demanderaient d'être avec leurs proches ami(e)s.

 

Des rôles établis et assignés à chaque membre de l'équipe motivent les élèves à tenir ce rôle jusqu'au bout. Chacun des coéquipiers peut être animateur, porte-parole, rédacteur, contrôleur de l'ordre et du temps, responsable du matériel, etc. Ces rôles permettent aux élèves d'être respectés (ils ont un titre!) et ils évitent des commentaires injustifiés entre les élèves (c'est leur rôle de faire telle ou telle tâche). Écouter activement et critiquer les idées et non la personne sont deux habiletés que privilégie l'apprentissage coopératif (le respect en est la clé).

 

Cette forme de coopération en petits groupes offre la possibilité à tous de participer. Les questions posées à la classe s'adressent à chaque sous-groupe. Ce ne sont plus les &laqno;bollés» qui monopolisent le cours. Les élèves &laqno;moins performants» ou &laqno;plus lents» dans la discipline enseignée pourront davantage être actifs au sein d'un petit groupe. Ils pourront par ce fait comprendre et apprendre sur-le-champ-de-travail au lieu d'avoir à se retaper tout le travail pendant des heures, seuls chez eux.

 

Une chose demeure énigmatique: les notes d'équipe. Devrait-on favoriser les notes d'équipe pour que les élèves se trouvent davantage responsabilisés face à leurs coéquipiers et pour qu'ils soient conviés à une meilleure organisation ou gestion de leur travail? Les notes individuelles sont-elles plus justes et équitables? Une alternative serait la coordination des deux méthodes de correction, individuelle et en équipe.

 

Il semble que le travail en coopération n'occupe que 30 pour-cent de tous les cours. Les 60 autres pour-cent pourront être empreints de constructivisme, d'actualisation du potentiel intellectuel, de gestion de classe participative, d'enseignement stratégique, etc. Effectivement, l'Apprentissage coopératif n'est pas la seule nouvelle approche pédagogique et surtout pas la seule à privilégier. Je vous invite donc à vous informer et vous documenter sur ces nouvelles approches pédagogiques afin de courir aussi vite qu'Internet et les NTIC et de rendre irremplaçable le rôle de l'enseignant(e) dans sa classe!...

 

 

 

 

Isabelle Jobin

Étudiante au Bacc. en ens. sec.