POUR UNE ÉCOLE BRANCHÉE

 

 

 

Intégration des nouvelles technologies

de l'information et des communications dans les écoles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SECRÉTARIAT DE L'AUTOROUTE DE L'INFORMATION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE 15 JUILLET 1997

 

 

 

Le mandat de la recherche a été donné par le Secrétariat de l'autoroute de l'information du Québec (SAI) au Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM), en collaboration avec le Réseau interordinateurs scientifique québécois (RISQ).

 

 

Recherche et rédaction de la recherche

M'hammed Abdous, Université Laval
Thérèse Laferrière, Université Laval
Yves Leborgne, RISQ
Denis Poussart, CRIM et Université Laval
Adel El Zaim, CRIM

 

 

Rédaction du résumé

Réginald Grégoire inc.

 

 

Coordination

Vincent Tanguay, SAI

 

 

Des remerciements particuliers sont offerts aux nombreuses personnes qui ont contribué à la qualité du texte par leurs commentaires pertinents.

 

Secrétariat de l'autoroute de l'information

 

225 Grande Allée Est, 2e étage bloc A, Québec (Québec) G1R 5G5
Site Internet : http://www.sai.gouv.qc.ca, courrier électronique : sai@sai.gouv.qc.ca
Téléphone : (418) 528-2640, télécopieur (418) 528-0339

 

Note : Dans le présent document, lorsque certains termes ne sont utilisés qu'au genre masculin, c'est uniquement pour alléger le texte et sans aucune discrimination.

 

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

1. CONTEXTE 

2. RÉFLEXION ET ORIENTATION : ASPECTS ÉDUCATIF ET TECHNOLOGIQUE

3. PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT : PÉDAGOGIQUE ET TECHNOLOGIQUE

4. COMMENT AGIR SELON CETTE PERSPECTIVE? 

5. CONCLUSION

RÉFÉRENCES


INTRODUCTION

Au cours de l'année 1996-1997, le ministère de l'Éducation du Québec (MÉQ) a invité toutes les écoles du Québec à se doter d'un plan pour introduire les nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC). Parallèlement, il se propose de conférer à chaque école plus de responsabilités.

Comme l'introduction des NTIC doit être planifiée à long terme et que les nouvelles responsabilités attribuées à l'école permettront de les implanter selon un modèle conçu localement, le Secrétariat de l'autoroute de l'information (SAI) a voulu apporter sa contribution en offrant à l'équipe-école des éléments d'une définition de ce qu'est une école branchée.

Ces éléments font l'objet de la présente recherche, dont le résumé sera disponible sous format papier pour toutes les écoles du Québec dès la rentrée. Il propose d'allier une vision du développement du réseau local à une vision de la formation du personnel et de l'évolution du contexte technologique. Ce document, conçu pour expliquer la complexité des interventions liées au branchement des écoles, peut servir de référence afin de faciliter les inévitables révisions du plan établi par chaque école et son adaptation continue aux nouveaux environnements pédagogiques et technologiques en perpétuelle évolution.

Cette recherche sera mise à jour au fur et à mesure que le sujet évoluera. Par exemple, les auteurs vont surveiller le développement des produits, des services et des équipements, afin de suivre les progrès de la technologie et de guider les écoles dans leur choix. Les contenus modifiés seront identifiés dès le début du texte pour en faciliter la consultation sur le réseau. Le Secrétariat propose donc un outil de réflexion et de travail à l'image du domaine des NTIC. En effet, c'est un document évolutif, dynamique, capable de suivre les très nombreux développements dans le domaine, pour permettre aux écoles et aux décideurs de participer à la marche de cette évolution technologique et humaine.

De plus, la consultation de la recherche complète permet d'expérimenter une facette du nouveau langage de l'autoroute de l'information, car le texte original comporte plusieurs liens qui renvoient à d'autres recherches et à divers sites Internet.



1. CONTEXTE 

Le présent document est destiné aux directeurs et directrices d'école et, plus largement, aux équipes-écoles. Il vise à les aider à saisir les conséquences possibles d'une implantation accélérée des nouvelles technologies de l'information et des communications, à comprendre quelle devrait être leur contribution à cette implantation et à leur fournir des points de repère qui facilitent l'adoption d'attitudes et de mesures appropriées.

Les nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC) constituent certes un élément très visible du renouvellement (voir le document Réaffirmer l'école) qui s'opère présentement au sein du système éducatif québécois (voir le document Les États généraux sur l'éducation). À cause de l'ampleur immense des conséquences et retombées potentielles qui sont ici en cause, il est apparu essentiel de dégager certaines idées charnières qui devraient sous-tendre les actions et les décisions des acteurs concernés. Les auteurs de ce travail croient profondément que l'arrivée de ces équipements doit se faire avec une vision claire de ce que deviendront l'acte d'enseigner et l'acte d'apprendre dans un contexte nouveau.

C'est en ayant à l'esprit ce contexte que les auteurs du présent document ont voulu proposer des éléments de réflexion qui faciliteront au directeur et à son équipe la mise en place de la technologie, qui deviendra de plus en plus apparente, au service du développement d'une vision de l'école. Les seules chances de succès d'une aussi vaste opération reposent sur l'investissement personnel de chaque enseignante et enseignant, de chaque directeur et directrice d'école et sur l'investissement collectif de chaque équipe qui agit selon un plan pensé et accepté par la grande majorité de l'équipe-école. Ce plan permettra à chacun et chacune d'être partie prenante aux décisions relatives à la formation et aux modifications des façons de faire pédagogiques ainsi qu'à la communication en réseau nécessaire à la mise en oeuvre, dans l'école, d'une véritable communauté apprenante.

C'est dans cet environnement contrôlé de l'intérieur de l'école que la technologie doit évoluer parallèlement à la formation du personnel et à l'utilisation progressive et de plus en plus intelligente et efficace qui en sera faite.Voilà la visée du présent document. Il faut le lire, le discuter et en disposer en équipe. Par la suite, il sera possible de faire venir les techniciens et les spécialistes des équipements. C'est le seul moyen de mettre la technologie au service de ses utilisateurs et utilisatrices.


2. RÉFLEXION ET ORIENTATION : ASPECTS ÉDUCATIF ET TECHNOLOGIQUE


Le dynamisme des forces technologiques en cause dans le secteur des NTIC est considérable. L'usager est confronté à un rythme effréné de mise en marché de nouveaux produits. La désuétude apparente de l'équipement disponible et l'attrait de la nouveauté suscité par le marketing des fournisseurs peuvent facilement engendrer un sentiment de confusion tout comme il peut conduire à des choix inconsidérés. Pour se prémunir contre ce risque, et parce que nous nous situons au début d'un vaste programme, au moment donc où l'impact des décisions est le plus grand, il nous apparaît utile de rappeler dès maintenant certaines considérations qui devraient sans cesse demeurer présentes dans la conduite de ce dossier.

2.1 La mission éducative avant tout 

En premier lieu, il n'est pas inutile de rappeler que l'on doit toujours conserver la mission éducative comme objectif central, le développement de cette mission fournissant l'ensemble des balises à partir desquelles les décisions d'investissement et de formation devraient se prendre et le chemin accompli se mesurer. Parce qu'elles permettent des modes d'interaction jadis inaccessibles, parce qu'elles peuvent concourir puissamment à une meilleure autonomie d'apprentissage, parce qu'elles peuvent prolonger l'horizon culturel de l'apprenant au-delà du contexte immédiat de ce dernier, il est certain que les NTIC constituent un outil incontournable (voir le document NTIC : Plan d'intervention) de l'école de demain. Mais un outil demeure un outil, et il ne saurait se substituer à la richesse de l'authentique contact humain de la relation enseignant-élève. Si fascinant soit-il, l'outil doit néanmoins être considéré comme étant au service de la mission éducative, même si celle-ci peut maintenant s'incarner avec une bien plus grande diversité.


2.2 Maîtriser l'outil: le connaître et le comprendre 

Un instrument n'a de véritable valeur qu'à partir du moment où il prolonge de manière naturelle les capacités de son usager. En informatique (site du Centre de recherche informatique de Montréal), il y a là bien sûr tout le rôle des interfaces conviviales. Mais il y a plus : on reconnaît en effet l'expert à sa capacité de choisir en tout temps l'outil qui convient le mieux à la tâche à accomplir et à son aptitude à bien comprendre la spécificité et la complémentarité des diverses ressources mises à sa disposition. Il ne s'agira donc pas uniquement de savoir utiliser l'outil informatique, mais aussi d'être capable de l'associer aux ressources existantes.

Pour s'approprier l'outil et en tirer le meilleur profit, les usagers devront accepter d'y consacrer du temps, compte tenu de leur rôle dans la mission de l'école. Leur démarche de sensibilisation, d'exploration et de validation, si elle est pairée à une formation continue de qualité, permettra aux individus concernés de poursuivre par la suite leur propre apprentissage sur la base la plus autonome possible. Cette formation ne devra donc pas se limiter à une connaissance technique, mais porter également sur l'utilité et la finalité de l'outil informatique dans l'acte d'apprentissage.

Pour ce faire, il apparaît essentiel que les décideurs, c'est-à-dire les personnes les plus directement concernées dans la planification et dans le choix des acquisitions locales, des infrastructures et de leur gestion soient au fait des lignes de force émergentes, des courants de fond qui se préparent à remodeler l'environnement informatique de demain.


2.3 Un écueil à éviter

Il serait extrêmement dangereux de voir le dossier d'acquisition qui s'est ouvert comme celui d'un simple achat de machines. En fait, l'avènement des NTIC introduit un changement majeur dans l'organisation ainsi que dans les façons d'apprendre et de travailler en collaboration. Ce faisant, les questions techniques se trouvent reportées sur la dimension systémique des ressources. On ne saurait trop insister sur le fait que, au plan technique, et en ricochet pour les fruits que la mission éducative saura tirer de ces nouveaux outils, le présent programme s'avérera un authentique succès ou un regrettable échec dans la mesure où les intervenants-clé, notamment les enseignantes et les enseignants (site de la CEQ) ainsi que les directions d'école (site de l'AQPDE), auront ou n'auront pas développé une telle vision systémique des choses.


2.4 Une vision des NTIC : un message de collaboration et de partage

Avec l'avènement du microprocesseur et la grande démocratisation que son faible coût a engendrée, nous sommes en effet progressivement passés, au fil des 15 dernières années, de l'ère de l'informatique centralisée à celle de l'informatique individuelle. L'ordinateur personnel, le PC, a remis à l'avant-scène le rapport immédiat entre l'usager et la machine que celui-ci a devant lui. Ce rapport, enrichi par la convivialité des interfaces personne-machine, est cependant le plus souvent demeuré pauvre en raison d'une sous-utilisation de la machine : l'outil immédiat est certes puissant, mais l'isolement du couple usager-machine a fait en sorte que toute la synergie du partage des ressources humaines, matérielles et informationnelles est demeurée, en grande partie, inopérante. 

L'avènement des NTIC constitue une modification radicale de ce mode d'utilisation solitaire : l'outil informatique immédiat et son interface personne-machine efficace subsistent, mais deviennent pleinement intégrés à un mode de communication réseau qui permet le partage, facilite les échanges et suscite la collaboration. D'isolé qu'il était, l'usager devient membre d'une (ou de plusieurs) communauté(s), affranchi dans une certaine mesure des contraintes d'espace et de temps. Il ne s'agit pas d'une modification passagère, mais d'une transformation historique (aux conséquences plutôt gigantesques).

Il faut bien saisir que les véritables NTIC ne sont pas des moyens informatiques auxquels on a ajouté des ressources de communication. C'est bien davantage une fusion intégrale de ces deux aspects, fusion qui atteint sa maturité lorsque, précisément, les frontières entre ces deux dimensions techniques deviennent essentiellement invisibles à l'usager : le bureau de travail informatique, tel qu'il apparaît peu à peu, et qui s'incarnera dans les environnements qui se construisent actuellement, ne consiste plus à être devant "ma" machine avec, dans un coin, un fil que me relie à l'extérieur. C'est plutôt une métaphore renouvelée où la distinction entre "ce qui est ici" et "ce qui est là-bas" devient essentiellement transparente. Cette transformation est un reflet profond de la virtualisation croissante associée à notre civilisation technologique.

Le bénéfice ne se confine nullement à une simple augmentation d'efficacité parce que l'outil "informatique-communications" est plus puissant. Ce médium incarne surtout un message qui est celui de la collaboration, du partage, de la mise en commun et de l'émergence d'une intelligence collective (voir Lévy, 1994). Bien exploitée, la contribution des NTIC aux dimensions culturelle et interculturelle ainsi qu'au développement de valeurs d'ouverture sur autrui pourra donc s'avérer considérable, particulièrement dans le cadre de la mission éducative de l'école, en complémentarité avec celle du développement d'un apprentissage actif de la part des personnes (voir les principes psychologiques centrés sur l'apprenante ou l'apprenant mis de l'avant récemment par l'Association américaine de psychologie).


2.5 Saisir l'occasion

On a fréquemment signalé le retard comparatif atttribué au Québec au plan de l'introduction de l'outil informatique en milieu scolaire. A cet égard, il est important de noter que, si le présent programme de mise à niveau s'effectue avec la vision stratégique qui convient, ce retard pourra se transformer en avantage. Nos écoles ont ici la chance d'aborder leur plan sur une feuille presque blanche, avec un minimum de contraintes associées au besoin de supporter des installations plus anciennes, désuètes non pas tant en raison du vieillissement des machines qu'à cause de l'inadaptation de ces dernières à un réseau. Il est généralement très difficile de faire cette adaptation après coup. Il faut bien comprendre que le Québec n'y gagnera guère si ses écoles se contentent d'acheter massivement des ordinateurs, certes plus puissants aujourd'hui qu'hier, mais les utilisent de manière désuète. La maturité des NTIC, qui commence à se préciser, l'émergence de ressources conformes à ce nouveau mode, cette transformation majeure qui survient au moment d'implanter ce programme, voilà qui est à même de fournir les raccourcis susceptibles de donner à nos écoles une position maîtresse au sein de l'espace nord-américain. Il y a là une convergence, une occasion à ne pas rater. Cette observation doit être prise en compte dans la vision stratégique (voir le document Vision réseau administrative) du programme et de son succès ultime. Il est essentiel que l'ensemble des intervenants du dossier la prenne en considération dans leur réflexion et dans leurs actions au cours des années à venir.

2.6 Penser "réseau", plutôt qu' "ordinateur"

Une entreprise chef de file dans le secteur avait déjà lancé il y a une dizaine d'années le slogan suivant : "The network IS the computer". L'évolution subséquente de la technologie lui a pleinement donné raison.

De la même façon qu'un plan d'urbanisme et d'infrastructures conçu dans une perspective à long terme doit précéder la construction et le détail des bâtiments, l'architecture réseau (voir le document sur l'architecture de réseau d'une ressource informatique capable d'évoluer efficacement doit constituer la préoccupation centrale d'une démarche experte. Elle doit trouver place dès le tout début du plan ou lors des révisions successives de ce plan. En effet, la machine proprement dite, l'ordinateur que l'usager voit sur sa table de travail, deviendra de plus en plus perfectionné au cours des prochaines années : un dollar dépensé demain fournira davantage qu'un dollar dépensé aujourd'hui. Dans certains secteurs, on estime la durée de vie utile d'un ordinateur de table à trois ans. Ceci ne saurait justifier le report des achats à plus tard, mais suggère plutôt un étalement bien pensé d'achats successifs de cette ressource éphémère, comme le prévoit le présent programme d'investissement. A l'inverse, le temps et le soin consacrés à structurer, dès le départ, une architecture réseau bien adaptée est de la première importance. Avec l'avènement des NTIC, c'est en effet le réseau (voir le document Benefits of School Networking) qui devient l'assise fondamentale de la ressource. De la même façon que l'on ne change pas facilement la localisation d'un aéroport qui s'avérerait mal placé, l'architecture d'un système informatique présente lui aussi une certaine pérennité : bien faire les choses au début est gage de bénéfices récurrents, se tromper entraîne de graves difficultés, coûteuses ou difficiles à corriger par la suite. C'est le réseau, appelé à intégrer, idéalement de manière invisible à l'usager ultime, une gamme étendue de ressources qui assure, s'il est bien construit et bien géré, la cohérence de l'ensemble et, ce faisant, l'utilisation optimale des ressources.

Un véritable réseau, ce n'est pas simplement du câblage ou une connexion avec un fournisseur externe, loin de là. C'est surtout un ensemble qui incarne une dimension humaine considérable, car qui dit réseau dit partage, co-responsabilités, intervenants multiples. Lui attribuer des proportions en rapport avec son usage, voir à ce qu'il puisse évoluer en fonction de besoins futurs, assurer sa robustesse et sa sécurité, instaurer un mode de gestion technique qui vienne véritablement appuyer sa mission fondamentale, ce sont là des interventions parmi d'autres qui requièrent des compétences dépassant celles de l'usager moyen, et pour lesquelles les directions d'école auront grand avantage à se concerter, quitte à faire appel, le cas échéant, à des appuis venant de l'extérieur.

 

3. PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT : PÉDAGOGIQUE ET TECHNOLOGIQUE


Le rôle des enseignantes et des enseignants dans un Québec ouvert sur le monde est de toute première importance. Concevoir l'activité d'apprendre de façon à ce que tous les membres d'une collectivité puissent y prendre part, tant pour leur propre dépassement que pour celui de leur communauté d'appartenance, tel est l'objectif qui se dégage du tout récent rapport de la Commission internationale sur l'éducation de l'Unesco, (voir le document L'éducation : un trésor est caché dedans) Voir aussi Les recommandations de la Quarante-Cinquième Session de la Conférence Internationale de l'Education.

C'est essentiellement dans le but de répondre aux besoins d'apprentissage que cette vaste opération de révision des modes de transmission et d'acquisition des connaissances doit être entreprise. Ce qui s'est passé dans le domaine des transports, au siècle qui s'achève, avec l'avènement des automobiles, s'amorce, cette fois-ci, dans le domaine de l'éducation. À moins d'une catastrophe écologique, les réseaux permettront, de plus en plus facilement, le télétransport des personnes qui apprennent, de celles qui enseignent ainsi que de leurs réalisations respectives. À cet égard, plusieurs pays renouvellent actuellement leurs systèmes éducatifs en y intégrant les NTIC.

Pour imaginer les possibilités que les réseaux Internet et Intranet peuvent permettre, pensez à des enseignantes et à des enseignants ainsi qu'à des élèves téléprésents lors de certaines activités d'apprentissage. Imaginez des adultes de votre localité ou d'ailleurs, téléprésents lors d'une activité particulière d'apprentissage. Dressez la liste des personnes que vous voudriez inclure au sein de votre communauté apprenante de base. Alors que le partage des connaissances et des ressources deviendra plus facile que jamais, votre capacité de faire appel à des ressources par mode de téléprésence (personnes et produits), de choisir des activités élaborées par d'autres et offertes sur le réseau et de faire connaître vos propres réalisations sera déterminante.

Bien que les changements en perspective demeurent encore difficilement perceptibles, il importe d'avoir une vision claire de l'école branchée (voir le document Une école branchée), avant de recourir à l'achat massif d'ordinateurs et à leur mise en réseau. L'équipe pédagogique chargée de l'éducation formelle au sein d'une communauté locale donnée doit, d'une part, se fixer des objectifs pédagogiques (voir le document Vision réseau scolaire) à atteindre à plus ou moins brève échéance et, d'autre part, trouver des façons de s'engager dès maintenant à les réaliser. Dans une école où le nombre d'élèves est élevé, cette vision commune peut être définie selon différents modèles de travail, d'apprentissage et d'intérêt, et mise en oeuvre par niveau ou par secteur.


3.1 Vers une école qui enrichit sa pédagogie par l'intégration des NTIC

Il faut réaliser que l'intégration des nouvelles technologies à l'école ne s'avère utile que si elle répond à des fins d'information, de communication et de collaboration. Pédagogues ou élèves pourront s'informer, communiquer et collaborer au moyen du réseau. Avant comme après l'achat d'équipement, c'est l'acquittement de ces trois fonctions que la directrice ou le directeur d'école doit avoir en perspective.

Dans l'immédiat, le branchement de l'école et de ses composantes (bibliothèque, laboratoire, salle de classe) sur le réseau Internet sert surtout à des fins d'information (accès à des bases de données, à des sites de ressources éducatives) et de communication (courrier électronique, forums de discussion). D'autres possibilités pointent à l'horizon : les maîtres et les élèves peuvent se servir de la téléprésence pour enrichir l'interaction sociale, voire, à l'occasion, substituer ce dernier mode au premier. Ainsi, des établissements ont partagé sur le réseau leur plan d'implantation des NTIC (ou, encore, songent à le faire); des activités et des guides d'apprentissage sont maintenant directement accessibles aux élèves qui utilisent un ordinateur branché; des projets pédagogiques prennent forme et des réseaux d'entraide se créent.

Choisir de brancher son école (voir le document Planifier pour introduire les NTIC en éducation), c'est amorcer une transformation profonde de l'environnement d'apprentissage des élèves et des modes de fonctionnement des adultes qui y travaillent. Ce changement se fera lentement et il dépendra du bon vouloir des personnes qui y mettront le temps requis afin de résoudre les problèmes d'intégration de premier niveau (choix des équipements et des logiciels, installations physiques, résorption des difficultés techniques, établissement de partenariats), de deuxième niveau (pédagogie) et de troisième niveau (projets débouchant sur des productions électroniques originales). C'est en autant que ces problèmes seront progressivement résolus que les investissements en temps et en argent conduiront aux résultats escomptés et mettront à l'honneur une culture québécoise de l'apprentissage sise dans une société du savoir.


3.2 Degré projeté d'implantation et d'utilisation des NTIC dans l'école

Pour éclairer la prise de décision de chaque équipe-école, à qui il revient, partant de la situation actuelle, de préciser la situation visée, voici des éléments susceptibles de nourrir sa réflexion et d'aiguillonner ses choix.

Les décisions relatives aux achats d'équipement, à l'aménagement et au développement professionnel dépendront de la représentation que les équipes-écoles et les commissions scolaires se feront du fonctionnement futur de leur(s) école(s). Quels arrangements favoriseront la meilleure utilisation possible des ressources locales et l'exploitation des ressources disponibles sur le territoire ainsi que celles d'autres systèmes éducatifs? Quel plan de formation soutiendra le développement professionnel des enseignantes et des enseignants en matière d'intégration des NTIC et d'extension d'une culture de collaboration au sein de l'école? La meilleure façon d'assurer la réussite du projet d'intégration des nouvelles technologies de l'information et des communications au sein de l'école consiste à se fixer une première destination et à tracer la carte du chemin à parcourir au cours des prochaines années.

Pour que les directions d'école puissent avoir un aperçu de ce qui se passe ailleurs, nous recommandons la lecture de la première étude nationale américaine " Model Nets" (voir le document Model Nets, 1996) à porter sur les caractéristiques des réseaux associées à un impact positif sur l'apprentissage et l'enseignement aux ordres préscolaire-primaire et secondaire. Dans cette étude, les pratiques pédagogiques jugées les plus efficaces étaient celles qui appliquaient un modèle d'apprentissage actif, à savoir celui selon lequel les élèves ont fréquemment l'occasion de questionner, d'explorer, de découvrir, d'approfondir, de créer, de proposer des explications et des solutions et d'agir en fonction de ce qu'ils ont appris.

Afin de s'assurer que cet investissement en temps et en énergie donne les résultats recherchés, les écoles devront intégrer les NTIC jusqu'à la salle de classe. Les résultats de recherches portant sur l'intégration des NTIC à l'école démontrent en effet que l'enseignante ou l'enseignant est et demeure la figure significative du succès (Collis, 1996; Salomon & Perkins, 1996; Grégoire Inc, Bracewell & Laferrière, 1996). Dumort (1996) soutient que : "Désormais, c'est l'interface entre l'homme et l'homme, et non plus entre l'homme et la machine, qui prime. Entre autres avantages, le multimédia permet de remettre en selle des pédagogies actives jusqu'ici restées relativement marginales dans les écoles". Robert Bibeau (1997) argumente en faveur d'une vision anthropocentriste plutôt que technocentriste. Diane Arcand et Clément Laberge (1997), deux pédagogues de la région de Québec (voir les témoignages de Arcand et Laberge), s'engagent non seulement sur l'autoroute de l'information, mais sur l'autoroute de l'apprentissage, et invitent leurs collègues à faire de même. Somme toute, l'exploitation du potentiel des nouvelles technologies pour motiver l'élève, individualiser son apprentissage, l'aider à comprendre, à collaborer et lui donner confiance en ses capacités trouvera son souffle dans la vision des apprenantes et des apprenants au XXIe siècle que l'école mettra de l'avant, (voir le document Apprendre au 21e siècle).



4. COMMENT AGIR SELON CETTE PERSPECTIVE ?

 

Ce développement sur les deux plans pédagogique et technologique comporte donc à la fois l'acquisition de moyens techniques (équipements, logiciels et installations) et la réalisation d'activités de développement professionnel. Compte tenu qu'au-delà d'un certain seuil, les fonctions à maîtriser et les environnements virtuels à privilégier dans la réalisation des diverses activités d'apprentissage varieront selon les projets d'établissement et les cultures locales, voici certains points de repère, tirés et adaptés de l'étude "ModelNets", qui peuvent aider à imaginer le fonctionnement futur d'une école. Ces points de repère sont présentés à titre informatif et ordonnés selon les deux rubriques retenues : 1) l'infrastructure technique, 2) l'enseignement et l'apprentissage.

Voici maintenant un scénario possible de développement que vous pouvez adapter à vos besoins. Le schéma ci-joint fournit une vue d'ensemble du développement suggéré, distingue quatre modes d'intégration des NTIC ainsi que six phases de formation continue et spécifie les éléments susceptibles de se retrouver dans un plan d'implantation couvrant les aspects relatifs au fonctionnement et au développement professionnel.


4.1 Les modes d'intégration dans une école

Compte tenu de la réalité québécoise, et pour être aussi concret que possible, voici une façon de concevoir l'intégration progressive et l'utilisation des NTIC que l'école pourrait retenir. Cette façon de faire est présentée sous la forme d'un parallèle entre différents modes de fonctionnement avec les NTIC et différents degrés de développement de l'infrastructure technologique requise. Nous soumettons ici un processus d'implantation progressive, divisé en quatre (4) phases et qui reflète quatre modes de fonctionnement selon différents degrés d'intégration des NTIC au sein d'une école : un fonctionnement en laboratoire, un fonctionnement en classe traditionnelle, un fonctionnement en classe-laboratoire et un fonctionnement en classe-atelier.


4.1.1 Un fonctionnement en laboratoire

C'est au laboratoire de l'école, un laboratoire bien équipé, que les élèves s'initient à l'utilisation des NTIC. L'accès des élèves au réseau Internet y est contrôlé. C'est l'enseignant d'informatique ou une personne qualifiée qui joue le rôle-clé. Les élèves travaillent sur des ordinateurs branchés à des réseaux interne (Intranet) et externe (Internet), individuellement ou par groupes de deux, voire de trois personnes.

Cliquez ici pour un bref aperçu de l'équipement requis.

Décision : Équiper un laboratoire avec des ordinateurs à interface graphique en réseau.

Critères de succès : Le laboratoire est équipé de manière satisfaisante; il répond aux besoins spécifiques des enseignements qui y sont offerts, voire à certains besoins individuels aux plans de l'enseignement et de l'apprentissage.


4.1.2 Un fonctionnement en classe traditionnelle

Un, deux, voire trois appareils en réseau appuient certaines démarches d'enseignement et d'apprentissage (activités individuelles et de groupe). L'un des appareils est placé à l'avant de manière à être accessible à l'enseignante ou à l'enseignant qui veut l'utiliser à titre d'appui lors d'un exposé. L'accès des élèves aux réseaux Intranet et Internet y est contrôlé. C'est le titulaire ou l'enseignant spécialiste qui joue le rôle clé. L'enseignant utilise à l'occasion une acétate électronique et un ordinateur branché pour illustrer les concepts présentés, faire une démonstration, montrer une application. Les élèves travaillent à tour de rôle à l'ordinateur ou par groupes de deux, voire de trois personnes. Les ressources utilisées sont sous le contrôle de l'enseignante ou de l'enseignant.

Cliquez ici pour un bref aperçu de l'équipement requis.

Décision : Équiper des classes avec quelques ordinateurs à interface graphique en réseau.

Critères de succès : Les enseignantes et les enseignants qui le souhaitent ont un équipement de base pour accompagner leur enseignement et réaliser certaines activités à l'aide de ressources "en ligne".


4.1.3 Un fonctionnement en classe-laboratoire

Le laboratoire de l'école, branché sur Intranet et Internet, sert à des activités pédagogiques qui intègrent les nouvelles technologies. Des groupes-classe s'y succèdent afin de réaliser des activités d'apprentissage déjà planifiées. Vu la quantité des activités réalisées "en ligne", l'enseignante ou l'enseignant coordonne plutôt qu'il ne contrôle les ressources de l'environnement d'apprentissage enrichi ainsi créé. Il est également possible que des élèves seuls ou en groupes de deux ou trois aient accès à cette classe-laboratoire et y réalisent des activités pendant que leur groupe-classe demeure en son lieu habituel.

Cliquer ici pour un bref aperçu de l'équipement requis.

Décision : Monter x classes-laboratoires avec des ordinateurs à interface graphique en réseau.

Critères de succès : Les groupes-classes réalisant des activités soutenues par les NTIC ont accès, selon un horaire préétabli et selon leurs besoins, aux ressources d'Intranet et d'Internet.


4.1.4 Un fonctionnement en classe-atelier

Quatre à dix (?) appareils en réseau appuient un bon nombre des démarches d'apprentissage (activités individuelles et de groupe) réalisées au sein de la classe. Par exemple, les exposés magistraux de l'enseignante ou de l'enseignant pourraient ne pas occuper plus du tiers du temps de la classe. Une pédagogie par projet pourrait être pratiquée pendant un autre tiers du temps. Le dernier tiers pourrait être dévolu à des activités de planification, à des présentations d'élèves, à des retours réflexifs sur des activités, à du travail individuel ou en équipe sans le support des NTIC. L'accent est mis sur le travail des élèves, individuellement ou en équipe de deux ou de trois, avec des logiciels de niveau de plus en plus avancé, dans le but de progresser vers la maîtrise des apprentissages fondamentaux. Les ressources utilisées sont coordonnées par l'enseignante ou l'enseignant.

Cliquez ici pour un bref aperçu de l'équipement requis.

Décision : Équiper les classes des enseignantes et des enseignants qui pratiquent une pédagogie de projet avec des ordinateurs à interface graphique placés dans des îlots et en réseau.

Critères de succès: Les groupes-classes fonctionnent de manière à intégrer quotidiennement les NTIC. L'accès n'est pas un problème et les élèves utilisent un ordinateur branché soit comme outil, soit comme tuteur. Les planifications de l'enseignante ou de l'enseignant, les travaux des élèves ainsi que certains documents sont placés sur le réseau Intranet de l'école, tandis que d'autres le sont sur le réseau Internet.

 


4.2 Le développement professionnel

Pour faire avancer les pratiques pédagogiques de manière à mieux répondre aux attentes d'une société en voie d'intégrer les NTIC et s'inscrire en concordance avec ce que la recherche nous apprend sur l'apprentissage (voir Kerr, 1996, par ex., sur la construction des connaissances et la mise en place de conditions favorables au développement des habiletés métacognitives), les lignes qui suivent proposent un modèle de développement professionnel qui donne de plus en plus d'initiative aux élèves et aux pédagogues qui utilisent l'ordinateur comme outil d'information et de communication.

Ce modèle souscrit à une logique du développement qui vise tout autant l'autonomie des personnes que celle des communautés apprenantes. Les ordinateurs en réseau y sont perçus comme un indispensable apport pour y arriver, mais leur intégration à l'école et dans la classe dépend en grande partie de la réussite de la rencontre entre l'imagination des concepteurs et celle des utilisateurs. Comme le souligne Victor Scardigli (1996), "la véritable appropriation sociale de l'innovation technique résulte ainsi du processus actif par lequel les utilisateurs réinventent l'innovation, l'intègrent dans leurs schèmes de comportements familiers, la relient à leur culture d'appartenance "(p. 21). Le rôle des enseignantes et des enseignants sera d'autant plus déterminant que celles et ceux chargés des interventions de première ligne considéreront les NTIC comme des moyens leur permettant de remplir leurs responsabilités pédagogiques et d'atteindre leurs buts. Le rôle des directions d'école n'est-il pas aussi celui de reconnaître la pertinence qu'il y a, pour le système d'éducation québécois, d'intégrer les nouvelles technologies, de relier buts et moyens et de faire en sorte que les membres de leur équipe-école saisissent la portée du mouvement amorcé? Comme l'exprime Yves Brunsvick (1996), il s'agit en tout premier lieu, d'aider les enseignants à intégrer au cours de leur carrière les nouveaux savoirs, à apprendre à enseigner mieux et autrement (p.2). Il poursuit en ajoutant : "C'est aux enseignants, et d'abord à eux, qu'incombe la responsabilité de conserver à l'école sa place dans la société; c'est à la profession enseignante qu'il incombe de veiller à ce que la société de l'information devienne pour chacun une société de la connaissance, au sein de laquelle les maîtres et les professeurs trouveront leur juste place". Pour y arriver, il importe de "... faire appel à des comportements nouveaux qui supposent une redéfinition du rôle de l'enseignant et sans doute une préparation à l'exercice, souvent en équipe, d'un métier nouveau au sein d'une profession rénovée"(p.3).

L'interaction professionnelle des enseignantes et des enseignants n'est pas assez intégrée à la culture qui est la leur. Puisque ceux-ci disposeront d'un moyen souple et efficace pour communiquer de manière synchrone ou asynchrone, qui laissera, entre autres, des traces écrites à la suite des échanges, l'isolement qui traditionnellement les sépare pourrait être rompu. Il importe de saisir que l'installation de réseaux électroniques Internet et Intranet répond à des objectifs de dialogue et d'entraide, dans le cas des pédagogues comme des élèves, et ne se comprend que dans ce seul sens.

N'est-ce pas dans le but d'offrir un environnement d'apprentissage enrichi par la téléprésence de ressources pédagogiques humaines et matérielles que des sommes importantes sont aujourd'hui consenties à travers le monde afin de renouveler les systèmes éducatifs? N'est-ce pas dans le but d'accroître les possibilités, pour les maîtres et les élèves, de s'informer, de communiquer et de collaborer que les directrices et les directeurs sont aujourd'hui invités à brancher leur école sur les réseaux Internet et Intranet?

Les NTIC renouvellent la pédagogie sur ces trois axes. Puisque les fonctions d'information et de communication à des fins d'apprentissage sont depuis longtemps des axes majeurs de la pédagogie, c'est l'axe de la collaboration qui est ici le plus nouveau. Si la direction d'école adopte dans sa gestion les mêmes attitudes que celles qu'elle voudrait voir adopter par les enseignantes et les enseignants, ses pratiques d'information, de communication et de prise de décision à l'intérieur de l'équipe-école se modifieront. Pour effectuer ces changements, pour que chacun puisse d'abord se familiariser avec les NTIC et, ensuite, favoriser leur intégration dans des pratiques pédagogiques efficaces et dans des pratiques de gestion susceptibles de permettre la mise en oeuvre d'une véritable communauté apprenante, il est nécessaire que l'équipe-école se donne un plan de perfectionnement.

Indépendamment de la nature du plan de perfectionnement que chaque équipe-école arrêtera, il est recommandé de procéder à l'élaboration du plan en tenant compte du niveau de développement de l'infrastructure technologique de chaque école et, ainsi, de concevoir ce perfectionnement localement et dans une perspective de formation continue. Il faut comprendre ici que, vu l'ampleur actuelle et le rythme de croissance des NTIC et de nouveaux logiciels, de nouvelles versions de ceux-ci solliciteront de la part des usagers, sur une base continue, un temps de familiarisation ou de mise à jour. Par ailleurs, l'implantation des NTIC incitant au renouvellement de la pédagogie, il faudra également prévoir des sessions de formation où il sera, somme toute, peu question de technologie.

Il est également recommandé de bien définir la nature des sessions intensives de formation qui seront offertes à temps et au plus grand nombre, du moins en ce qui a trait aux logiciels communs de base qui seront retenus par l'équipe-école. De plus, les pratiques réussies montrent qu'il faut privilégier le partenariat et l'approche coopérative pour réaliser ces formations tout en assurant, durant et après la formation, un soutien personnalisé aux individus et aux équipes.

La métaphore utilisée par David Hargreaves (1994) pour illustrer la nécessité d'un modèle de développement professionnel au service d'un nouveau professionnalisme, modèle caractérisé par de nouvelles formes de relations entre collègues, avec les élèves et avec les parents, et qui est en voie d'être installé en Angleterre, est ici éclairante : "À moins que les enseignants ne se voient offrir par des activités de développement professionnel une diète régulière et équilibrée, ils ne seront pas des praticiens efficaces. Il ne s'agit pas de leur offrir un gros repas au départ (...) dans l'espoir qu'ils pourront se passer de manger par la suite" (p. 424; p. 430).

Il est ainsi tout aussi nécessaire d'établir, au regard des nouvelles technologies comme au regard d'autres apprentissages, un plan qui respecte une certaine progression d'acquisition de connaissances et d'habiletés allant des éléments de base à maîtriser (techniques et conceptuels) à des niveaux avancés de compétence (Voir Taylor Northrup & Little, 1996). Dans la foulée de l'une des recommandations du Bureau international de l'éducation à propos des conditions de succès de l'utilisation des nouvelles technologies (Varsovie, avril 1996), nous soumettons à la considération de chacun et chacune un modèle général de développement professionnel.

Le modèle proposé découpe le processus de développement professionnel en six phases. Il a été conçu en supposant que l'utilisation adéquate des NTIC par les enseignantes et les enseignants dépendra vraisemblablement du degré de signification qu'elles et ils vont trouver à ce faire (phases 1 et 3), de leur degré de maîtrise de l'accès à ces ressources (phases 2 et 4) et de leur degré de satisfaction personnelle à les exploiter de manière optimale (phases 5 et 6). Ainsi, faut-il lire que même si ce schéma se déploie logiquement du bas vers le haut, c'est aussi le déploiement de chacune des phases (de gauche à droite) qu'il s'agit de viser.

Chacune de ces phases est ci-dessous brièvement décrite. Les critères de succès retenus s'inspirent, entre autres, des éléments-guides formulés dans l'étude ModelNets.


4.2.1 Phase I : Initiation au phénomène des réseaux

L'entrée d'Internet à l'école et l'installation d'un réseau local Intranet sont deux manifestations d'un phénomène de mise en réseau qui se produisent en un nombre croissant de lieux (travail, école, maison, bibliothèque, centre communautaire), en Amérique du Nord et ailleurs. Il importe de montrer l'ampleur du phénomène tout autant que de conforter les pédagogues dans les dimensions essentielles de leur rôle.

Les enseignantes et les enseignants informés sur la hausse des exigences à l'égard des diplômés et les caractéristiques des réseaux ainsi que sur les liens de ceux-ci avec les grandes tendances socio-économiques, les attentes au regard de leur propre participation à la transformation de l'éducation de même que sur les modes nouveaux de travail seront davantage en mesure d'en voir les incidences à l'égard de leur propre rôle. Ces connaissances leur permettront de situer l'opération d'implantation des NTIC qui s'amorce en éducation et qui repose sur les postulats suivants : les réseaux, un phénomène puissant; l'apprentissage actif, la voie d'avenir; une culture à développer, la collaboration. Le dégagement des implications pour leur établissement d'enseignement respectif et leur communauté locale, donnera sens au branchement de l'école, de la bibliothèque, de laboratoires et de classes. L'impact souhaité du réseautage étant la réduction des barrières physiques, leur rôle s'en trouvera modifié. Il importe donc que les enseignantes et les enseignants contribuent de près à la redéfinition de leurs pratiques.

Critères de succès de la phase 1

Les enseignantes et les enseignants révisent leur conception d'un ordinateur.

L'équipe-école accepte l'entrée d'Internet à l'école.

Des dispositions sont prises afin d'installer un réseau local (Intranet).

Des partenariats se créent.


4.2.2 Phase II : Maîtrise de l'accès aux ressources des réseaux Internet et Intranet (de l'établissement scolaire)

L'ordinateur branché devient fort utile pour l'enseignante et l'enseignant (par ex., en matière de recherche pour la planification de son enseignement ainsi que pour la préparation d'activités d'apprentissage). Savoir faire usage d'un fureteur permet l'accès aux ressources sur un aspect qui soulève de l'intérêt ou qu'il s'avère indispensable de connaître.

La maîtrise dont il est ici question consiste dans l'habileté à accéder et à analyser l'information ainsi qu'à s'exprimer, créer, communiquer et collaborer à l'aide des NTIC. Apprendre le fonctionnement de certains logiciels est requis. Il faudra fournir de l'aide et du temps de pratique au regard de l'utilisation du nouvel outil et de ses applications possibles, la recherche et l'évaluation de sites, le choix de logiciels-outils, etc.

Critères de succès de la phase 2

Divers programmes d'accès sont disponibles aux enseignantes et aux enseignants (formation à l'usage des appareils et des logiciels, à la recherche sur Internet, achat d'un micro-ordinateur personnel ou d'un modem pour usage à la maison).

Les enseignantes et les enseignants trouvent et commencent à utiliser des ressources électroniques (information pertinente, plans de leçon, activités variées, etc.).

Le tiers des enseignantes et des enseignants communiquent au moyen du courrier électronique.

L'équipe-école accepte la responsabilité de créer un réseau intranet au sein de l'école ou de participer au développement de celui de la commission scolaire.


4.2.3 Phase III : Exploration et découverte de nouvelles possibilités pour l'apprentissage des élèves et pour l'enseignement

Avec la mise en réseau des ordinateurs, tout un champ de nouvelles possibilités s'ouvre à l'enseignante et à l'enseignant. L'inventivité des premiers utilisateurs (par ex. les membres de l'AQUOPS (Association québécoise des utilisateurs de l'ordinateur au primaire et au secondaire) cède ici la place à l'imaginaire de l'acteur social qu'est le ou la pédagogue. Yves Jeanneret (1996) concluait sa réflexion sur la part de l'imaginaire dont sont porteuses les inventions techniques en soulignant que les machines ne cessent de nous parler de nous-mêmes (p. 25).

Sans faire de la maîtrise des logiciels de base (traitement de texte, tableurs, etc.) un préalable, offrir ici aux enseignantes et aux enseignants diverses occasions d'explorer les ressources éducatives disponibles sur le W3, ainsi que des idées et des exemples représentatifs de la façon avec laquelle le W3 peut appuyer un exposé magistral ou susciter un apprentissage plus actif de la part des élèves. Par la même occasion, pourront être communiqués de récents développements en sciences cognitives ainsi qu'une conception élargie du rôle du maître et de celui de l'élève. Diverses façons de diriger les apprentissages -- médiation du ou de la pédagogue, étayage (scaffolding) dans la zone de proche développement, coopération entre les pairs, etc.-- pourront être illustrées.

Il s'agira aussi d'imaginer des collaborations possibles entre pédagogues. Ici, l'accès à une petite salle de développement de matériel pédagogique sera bienvenu. Quelques micro-ordinateurs bien équipés deviendront des postes de travail servant à la recherche de documents existants, à l'échange avec des collègues à distance et à la création de nouveau matériel.

Critères de succès de la phase 3

Des enseignantes et des enseignants non seulement connaissent, mais fréquentent un certain nombre de sites offrant des ressources éducationnelles.

Des enseignantes et des enseignants importent du matériel en provenance du réseau Internet pour leurs propres activités et projets pédagogiques.

Des enseignantes et des enseignants échangent des idées sur des logiciels à caractère pédagogique ainsi que sur des contenus disponibles sur certains sites électroniques.

L'équipe-école se dote d'une banque d'activités éducatives à proposer aux élèves, de scénarios d'enseignement ou d'apprentissage, de documents textuels, visuels et sonores complémentaires.


Bien qu'elles ne puissent jamais être complètement développées, ces trois premières phases devraient permettre aux enseignantes et aux enseignants de relever le défi du renouvellement de leur pédagogie. Des personnes préféreront conserver leur façon d'enseigner, qu'elles amélioreront par le recours occasionnel aux NTIC; d'autres choisiront de transformer plus en profondeur leurs pratiques pédagogiques en intégrant plus systématiquement les NTIC. Les trois phases suivantes du modèle proposé attestent du désir de créer des conditions d'apprentissage où une part d'initiative plus grande est laissée à l'élève:


4.2.4 Phase IV : Choix et maintien de nouvelles routines de gestion

Il est difficile de penser faire un usage soutenu des NTIC au sein de l'école et de la classe tout en conservant les mêmes modes de gestion. Le modèle centré sur l'apprentissage (plutôt que sur l'enseignement) appelle la révision des façons d'utiliser le temps (par ex., des règles de circulation au sein de l'école et de la classe) et l'espace (par ex., le travail en salle de classe et en laboratoire), ainsi que le développement de nouvelles routines quotidiennes afin de recréer de l'ordre (par ex., en ce qui concerne "l'espace virtuel partagé" i.e. ce qui se trouve sur les ordinateurs d'usage commun et sur ces postes de travail, la manière dont les matériaux produits ou en voie de production y sont déposés, les travaux effectués et les résultats préservés).

Au plan pédagogique, il faut aussi identifier des façons 1) de gérer son temps (par ex., tant de minutes par jour réservé au courrier électronique; tant d'heures par mois pour apprendre à utiliser tel logiciel), 2) de composer avec les nouveaux problèmes de discipline de classe engendrés par l'usage des réseaux Internet et Intranet (par ex., les élèves qui se précipitent sur les jeux électroniques ou sur des sites pour adultes, qui font du bavardage (chat), qui éliminent ou cachent des logiciels ou des dossiers, qui s'accaparent la souris ou la boule à l'intérieur de la souris, ...), 3) d'appliquer des principes de design d'enseignement dans le choix de logiciels, en tenant compte de leur capacité à répondre aux besoins et aux caractéristiques des élèves, 4) de relier des tâches d'apprentissage requérant l'usage d'un logiciel particulier au(x) programme(s) scolaire(e) enseigné(s) et 5) de promouvoir un comportement de l'élève satisfaisant aux exigences légales et éthiques au sein des réseaux, tant à l'école qu'à la maison. De la réflexion sur la pratique sera nécessaire pour des prises de décision éclairées.

Au plan administratif, l'enseignante ou l'enseignant qui développe un environnement d'apprentissage riche au plan de l'information et des communications a besoin du soutien de sa directrice ou de son directeur d'école. Un tel changement ne peut s'effectuer sans concertation. Comme l'expriment les collègues de l'État de New York , " Bottom-up change and Top-down support! "

Critères de succès de la phase 4

La direction de l'école soutient ouvertement les enseignantes et les enseignants qui renouvellent leurs pratiques pédagogiques au moyen des NTIC.

Les élèves ont un dossier où déposer leurs documents électroniques et les opérations d'usage s'effectuent de manière ordonnée.

Les élèves utilisent un logiciel pour échanger des notes sur un sujet donné (par ex., First Class).

Des enseignantes et des enseignants manifestent de différentes façons leur compréhension de ce qui peut être fait avec le W3 comme outil pédagogique.

Des enseignantes et des enseignants planifient des activités qui incluent l'usage du courrier électronique et la recherche d'information sur les réseaux Internet et Intranet et considèrent ces activités comme faisant partie intégrante de leur façon de faire apprendre les matières scolaires.

Des équipes d'enseignantes et d'enseignants acceptent des responsabilités au regard du réseau Intranet de l'école ou de la commission scolaire.

Les politiques locales qui bloquaient l'adoption de nouvelles pratiques relatives à l'intégration pédagogique des NTIC sont éliminées.

Des enseignantes et des enseignants trouvent que les bénéfices ou les résultats escomptés (motivation des élèves, qualité des réalisations des élèves, satisfaction et plaisir personnels) dépassent les investissements en temps et en énergie qu'elles et ils doivent faire pour l'intégration des NTIC dans leur pédagogie et l'apprentissage des élèves.


4.2.5 Phase V : Apprentissage par projets

Le fonctionnement par projet permet d'organiser autrement une partie du temps scolaire. Les élèves peuvent exercer leur sens de l'initiative, planifier leurs activités, naviguer avec une intention ou une question en tête, etc. Au fur et à mesure que leur autonomie se développe, l'enseignante ou l'enseignant voit diminuer la nécessité de tout déterminer. Elle ou il agit progressivement comme un coordonnateur d'activités et guide les apprentissages. Les élèves sont impliqués dans des projets requérant un temps de réalisation plus ou moins long et utilisent en cours de route divers logiciels-outils à des fins d'information, de communication et de collaboration.

L'enseignante ou l'enseignant privilégie un apprentissage situé dans un contexte ou structuré autour de problèmes ou de thèmes et sait les relier aux objectifs des programmes scolaires. Elle ou il peut se servir des NTIC dans différentes approches pédagogiques, en particulier celles qui exigent un haut degré d'activité de la part des élèves, et est habile à prendre des décisions pertinentes touchant l'usage de technologies spécifiques dans l'atteinte de certains apprentissages par les élèves. Des projets sont planifiés, réalisés et évalués en étroite interaction avec les élèves. L'enseignante ou l'enseignant satisfait ainsi aux exigences de la société qui veut que l'école soit un lieu où règnent une certaine discipline, des normes, des incitatifs pour les élèves ainsi qu'une attention particulière portée à l'évaluation (interne et externe).

Critères de succès de la phase 5

Le taux de rétention des élèves à l'école augmente.

Les meilleures réalisations des élèves sont placées sur le réseau Intranet de l'école ou de la commission scolaire ainsi que sur Internet.

Les programmes scolaires sont révisés de manière à favoriser l'intégration des savoirs (voir l'Avis du Conseil supérieur de l'éducation, intitulé L'intégration des savoirs au secondaire: au coeur de la réussite éducative et paru en 1990).

Des enseignantes et des enseignants d'une même école ou de diverses écoles collaborent à la production d'activités présentées sur les réseaux Intranet et Internet.


4.2.6 Phase VI : Collaboration à l'élaboration des connaissances dans une communauté d'apprentissage

Le principe de l'apprentissage tout au long de la vie (Commission internationale sur l'éducation de l'Unesco, 1996) témoigne de la préoccupation de préserver le goût d'apprendre des jeunes dans une société du savoir. La nécessité d'avoir présent à l'esprit ce vers quoi les élèves doivent tendre, à savoir l'autonomie intellectuelle, s'impose de plus en plus. L'apprentissage en collaboration s'impose aussi car la résolution des problèmes, devenus plus complexes qu'auparavant, requiert l'échafaudage (collectif) de connaissances. La notion de communauté d'apprentissage a fait son entrée dans le vocabulaire des acteurs de l'éducation, voir les documents sur la communauté d'apprentissage).

En fait, dans une telle communauté, élèves et enseignants s'éduquent mutuellement. Les uns les autres deviennent des apprenants. Ensemble, ils partagent un même espace de savoir (voir Les arbres de connaissance de M. Authier & P. Lévy, 1992). Il est fait usage de logiciels pouvant supporter l'apprentissage en collaboration (ex. Modélisa). De fortes attentes sont logées à l'endroit de la capacité critique et de la performance de chacun et de chacune (voir Computer-supported intentional learning environments) (CSILE). Chaque apprenante, chaque apprenant est considéré comme une chercheuse ou un chercheur en herbe. La formation de spécialistes, de leaders et de décideurs est ultimement visée.

Critères de succès de la phase 6

Les élèves comprennent que les idées peuvent être traitées comme des objets susceptibles d'être améliorés.

Les travaux des élèves ont une valeur en eux-mêmes, y compris pour d'autres personnes.

L'équipe-école partage un savoir en matière de construction des connaissances (dimensions individuelle et collective).

Le savoir des membres de la communauté apprenante est visible pour celles et ceux occupant le même espace d'apprentissage du savoir (arbre de connaissances, portfolio, ...). Le savoir d'un membre est vu comme complémentaire du savoir d'autres membres.

La communauté apprenante s'est donnée une certaine identité cognitive. Voir la notion de blason chez Authier & Lévy (1992).

Le savoir dont dispose la communauté d'apprentissage la relie à d'autres communautés d'apprentissage.

 

Ce sont les enseignantes et les enseignants qui vont, en dernier recours, décider du degré d'intégration des NTIC au sein de l'école, de leur(s) classes(s) et dans l'expérience quotidienne d'apprentissage des élèves qui leur sont confiés. Certains enseignants et certaines enseignantes, ceux et celles qui, entre autres, travaillent dans les CEMIS (Centres d'enrichissement en micro-informatique scolaire) et les membres de l'AQUOPS, (Association québécoise des utilisateurs de l'ordinateur au primaire et au secondaire) maîtrisent, à des degrés divers, l'usage d'un équipement multimédia et de logiciels de télécommunication. Des gens compétents sont là pour en initier d'autres; ils sont déjà à l'oeuvre. La qualité des échanges est déjà impressionnante. Il faudra miser sur le développement d'une culture partagicielle, car il y a tout lieu de croire que la qualité de l'intégration des NTIC dans l'expérience scolaire des jeunes sera proportionnelle à la confiance que les enseignantes et les enseignants se feront, à l'influence positive qu'ils auront les uns sur les autres, à l'attitude d'entraide qui marquera leurs relations réciproques à l'intérieur de l'école ou celles qu'ils établiront avec diverses communautés virtuelles d'apprentissage. Ainsi, une fois encore, c'est à l'ouverture et à la générosité des enseignantes et des enseignants qu'il est fait appel, mais aussi à la vision pédagogique et au soutien des directions d'école ainsi qu'à la compétence des personnes qui les conseilleront ou leur offriront de la formation.

 

4.3 Les caractéristiques des nouvelles technologies

On l'a souligné plus haut : l'utilisation intelligente des NTIC à l'école repose en premier lieu sur l'engagement et les attitudes des personnes concernées, dispositions d'esprit qui ne se marchandent pas, mais qui se bâtissent au fil des réflexions et des expériences ainsi que de la vision mise de l'avant et du leadership exercé. Bien que soumises à ces conditions, les infrastructures technologiques n'en constituent pas moins un apport matériel essentiel pour transformer une vision en réalité. Nous aborderons ici les considérations technologiques selon les aspects suivants:

Le réseau

Les ordinateurs

Les logiciels


4.3.1 Le réseau

Le réseau constitue, à n'en pas douter, l'armature fondamentale de la ressource. C'est grâce à lui que la distance géographique s'amenuise, que l'accès aux contenus devient à portée de main et que peuvent se développer et s'entraider des groupes d'intérêts qui partagent des perspectives communes.

Il est fortement recommandé de ne créer qu'un seul réseau intégré, soit de relier le réseau local (Intranet) et le réseau élargi (Internet) ainsi que de faire coexister les fonctions pédagogiques et les fonctions administratives. D. Newman (1994) signale que dans tous les secteurs d'activités, à l'exception de l'école primaire et de l'école secondaire, les réseaux locaux et le réseau Internet sont reliés. Cette coupure entre réseau local et réseau global dans le milieu scolaire restreint, selon Newman, de manière importante le potentiel du réseautage. Au plan administratif, la possibilité de restructuration est inhibée, alors qu'au plan pédagogique, la possibilité de développer chez les élèves des habiletés supérieures de pensée est diminuée par l'empêchement d'accéder au monde extérieur via l'Internet.

La protection du réseau local (Intranet) et de ses données corporatives et administratives contre les attaques provenant du réseau global (Internet) peut se faire par des moyens autres que la simple séparation des deux réseaux. Des dispositifs de sécurité logiciels et matériels (les firewalls) peuvent être installés et assurent ainsi l'intégrité des données administratives contre toute intrusion.


4.3.1.1 Réseau logique

Lorsque le réseau est bien organisé, l'usager perçoit derrière son écran, son clavier et sa souris UN SEUL environnement, un mode de communication unifié par où transitent toutes les données, qu'il s'agisse d'envoyer un fichier sur l'imprimante de la pièce voisine ou de télécharger une visite virtuelle dans un musée ou une usine d'outre-mer. Une intégration réussie se manifeste par un univers largement affranchi de la distance et dont le détail technique demeure essentiellement invisible. En plus de la fiabilité et de la sécurité, la qualité du réseau se mesure à ce degré d'invisibilité des frontières.


4.3.1.2 Réseau physique

Il faut bien comprendre que dans les faits et au plan physique des choses ce réseau logique repose sur un ensemble relativement complexe d'éléments divers : cartes d'interface, câblage local, serveur(s), raccord à un fournisseur de connectivité, protocoles, procédures de gestion, mesures de sécurité et de sauvegarde, etc. Les considérations d'architecture et l'organisation technique, géographique et administrative de ces ressources constituent la dimension critique de l'ensemble qui, avec l'élément humain, détermine le succès d'un bon fonctionnement. Il y a ici un grand nombre de facteurs à harmoniser : matériel, coûts d'investissement et de fonctionnement, responsabilités, besoins et expérience des usagers, plans d'évolution des installations à moyen et long terme en fonction d'une bonne perception de la technologie et des besoins, etc. La démarche qui transforme le matériel physique en vrai réseau logique est au coeur de ce dossier des NTIC en milieu scolaire.

Parce qu'il s'agit ici d'équilibres délicats, chaque situation doit être examinée en fonction de son contexte précis. Telle école, par exemple, aura déjà acquis une certaine expérience en la matière, telle autre en milieu éloigné devra envisager les choses sous un jour différent que telle autre en milieu urbain. Mais certains points sont suffisamment communs pour qu'il convienne de les signaler :

4.3.1.3 Réseau intra-école, réseau inter-écoles, Internet

Une infrastructure informatique de bonne qualité s'appuie sur la vision la plus claire possible du but à atteindre et se planifie dans une perspective à long terme. Elle fait l'objet d'un suivi assidu. Parce qu'il s'agit ici d'un système dont la qualité relève plus de l'intégration que des équipements eux-mêmes, les responsables doivent constamment enrichir cette vision en combinant des orientations bien affirmées et une bonne capacité d'adaptation aux problèmes ou aux opportunités imprévus. Dans le présent dossier, il sera utile (en simplifiant) d'envisager cette vision en trois grandes couches.

Le réseau intra-école est constitué d'un ensemble de postes de travail reliés les uns aux autres et à un (ou plusieurs) serveur(s) locau(x), de même qu'à des ressources partagées (ex. imprimantes). Le serveur est ici le lieu de distribution de logiciels et des programmes qui en dérivent, de conservation de fichiers usagers, de noeuds de gestion (de configuration par exemple) de ces ressources; c'est aussi la passerelle vers l'extérieur. Dans son étape initiale, alors que la connexion externe est encore embryonnaire, le serveur peut conserver, en copie "miroir", des ressources Internet de la communauté (régionale, nationale, internationale). Ce réseau constitue le lieu de travail et d'apprentissage des participants. Segmenté de manière adéquate pour assurer la confidentialité et la sécurité, il est aussi à même de fournir le soutien nécessaire aux tâches administratives du personnel.

Le réseau inter-écoles est à l'image d'une coopérative qui se regroupe pour partager des ressources. On peut penser au réseau régional coordonné par une commission scolaire. Le serveur assure ici la distribution de documents pertinents. Grâce au réseau, le personnel technique d'un centre de ressources régionales (entendre, par extension, la GRICS) est à même d'offrir un soutien technique en temps réel aux écoles de sa juridiction qui ne disposent pas des ressources nécessaires. C'est ici, par exemple, que l'archivage de données critiques des écoles membres peut s'effectuer, via le réseau, sur une base fiable, effectuée en mode automatique, la nuit, lorsque le trafic usager est faible.

Ces deux couches locale et régionale constituent le réseau Intranet scolaire. Il s'agit d'un environnement régi selon des protocoles du réseau Internet, qui fournit la passerelle avec ce dernier, mais où le mode de fonctionnement obéit à certaines règles ou pratiques spécifiques, notamment au plan des permissions, des responsabilités et de la nature, dans certains cas sensible, des informations qui y circulent.

Le réseau Internet n'a plus besoin de présentation. Amorcé il y a une vingtaine d'années, le "réseau des réseaux" a connu une croissance explosive dans les toutes dernières (de quelques milliers à 50 millions...), et est en voie de devenir une ressource qui transforme déjà la plupart des secteurs d'activité (voir le volume de J-C. Guédon, La planète Cyber). Pour nos écoles, c'est surtout la fenêtre de l'apprenant qui s'ouvre sur l'univers des autres avec une facilité et des coûts inédits dans l'histoire des technologies.

Le réseau Internet constitue le moteur le plus visible des NTIC. Il annonce un grand nombre de possibilités nouvelles pour la mission scolaire. Toutefois, pas plus que l'intégration des NTIC à l'école ne se ramène à la seule installation d'ordinateurs, elle ne signifie un simple accès à des postes de travail sur le réseau Internet. C'est véritablement le réseau Intranet local et régional qui permet de réaliser les possibilités, car c'est ici que se fusionnent le matériel informatique et les communications. C'est donc sur lui que le principal effort de réflexion, de planification et d'implantation techniques doit porter. Compte tenu du caractère complexe et stratégique de cette démarche, on sera bien avisé de rechercher des avis compétents et dénués d'intérêts mercantiles.

En résumé donc:

Penser le plus tôt possible à l'implantation d'un réseau local. Il est certain que dans une toute première phase on peut commencer avec quelques machines qui seront individuellement reliées à l'extérieur par modems. Mais ceci constitue une solution provisoire qui n'est pas à privilégier, même si, dans certaines circonstances ou dans certaines régions, ce mode de connexion (commuté) est le seul disponible ou accessible financièrement (auquel cas on optera pour des modems rapides, d'au moins 28 800 bps ou des modems 56 000 bps (nouvelle génération en cours de déploiement). Il est important de se doter d'un plan de réseautage intra-école et inter-écoles en passant par les commissions scolaires et les FAI (fournisseurs d'accès Internet) : il importe de penser réseau interne d'abord pour éventuellement se connecter par la suite aux autres ressources externes locales ou globales en mode large bande passante.

Engager le plus tôt possible les participants et soutenir leur engagement. On doit viser un compte usager par personne (enseignant-e, administrateur-trice, élève). Un ordinateur par personne apparaît encore comme un objectif irréaliste pour beaucoup. Mais on peut, dès lors qu'on installe des réseaux et des serveurs locaux et régionaux, fournir à chaque personne évoluant dans l'école (enseignants, élèves, administrateurs et employés) un compte usager et une adresse de courrier électronique qui lui permettent de retrouver, chaque fois qu'il se sert d'un poste de travail sur ordinateur, un environnement qui lui est propre. Ainsi, chaque usager peut utiliser n'importe quelle machine disponible et retrouver ses fichiers et ses outils de travail.

Amorcer la formation, obtenir l'adhésion de personnes-clés, soutenir les initiatives de celles et ceux qui sont déjà prêts, organiser la gestion technique et la coordination des responsabilités (dans son école et dans sa région), construire une équipe dynamique, voilà bien l'investissement le plus valable. Le matériel doit être adéquat, mais il vieillit vite!

Activer les services. Le réseau ne se réduit pas au câblage de plusieurs ordinateurs ou de plusieurs établissements et institutions, bien que ce câblage soit évidemment le premier élément à prévoir. L'installation des ordinateurs en réseau se complète par la mise en place d'un certain nombre de fonctions- réseaux, logiciels, documents, environnements et outils de travail que les usagers peuvent utiliser quotidiennement sur et par le réseau. Intranet est donc à la fois le réseau, les logiciels, les programmes et les activités disponibles sur ce réseau. Cette ressource a un prix d'entrée : faire en sorte que des bénéfices soient rapidement perceptibles (par ex. la facilité et l'efficacité du courrier électronique) de façon à s'assurer de l'adhésion des participants.

Se connecter au réseau global. S'il est important de consacrer une grande part des efforts à la connexion locale et régionale, il ne faut pas pour autant négliger la connexion de l'école directement au monde via le réseau Internet. L'école a intérêt à se connecter à un réseau régional, mais à pouvoir toujours accéder à toutes les ressources de tout le réseau sans intermédiaire.

S'investir dans la mise en place du partenariat local et régional, notamment en ce qui a trait aux responsabilités respectives du personnel. Au niveau des écoles, la technologie doit être simple à gérer, conviviale et évolutive. Les utilisateurs devront s'approprier cette technologie sans devenir technologues. Les spécialistes régionaux des commissions scolaires et des fournisseurs sont bien placés pour prendre en charge les questions de sécurité et de gestion, fournir aux utilisateurs locaux des outils et des moyens d'administrer le premier niveau d'utilisation et interagir avec un système simple et convivial. Ainsi, on peut se référer aux tableaux 1, 2, 3, 4 et 5 pour connaître les diverses possibilités offertes.

4.3.2 Les ordinateurs

Après avoir pensé réseau, il faut bien en venir aux machines...

En fait, l'émergence du réseau comme infrastructure de base entraîne actuellement une mutation importante sur le plan des machines. Au cours de ces dernières années, l'entrée en masse de l'ordinateur individuel, le PC que tous connaissent, dans le milieu de la grande entreprise, le travail en collaboration que cet outil a entraîné, puis le passage actuel au mode NTIC, ne se fait pas sans heurts. Nombreux sont ceux qui reconnaissent aujourd'hui que l'ordinateur conçu pour un usager individuel, que l'on a souvent transplanté sans discernement dans un environnement collectif, tend à engendrer des situations chaotiques. Le besoin de mise à jour incessante, de satisfaction de besoins qui sont plus souvent suscités par le marketing que réels, l'obésité grandissante de certains logiciels, tout cela conduit beaucoup d'observateurs à réévaluer la pertinence des technologies populaires.

Des études récentes de firmes-conseils crédibles indiquent que les besoins de soutien technique issus de la frénésie des modifications continuelles et de l'instabilité des environnements populaires entraînent des coûts considérables. Les avis ne sont pas unanimes, le chiffre récent de plus de US$ 9000 par an, donc de 5 à10 fois le coût d'achat initial sur la vie utile d'une machine (Gartner Group), est probablement quelque peu exagéré, mais il n'en demeure pas moins que l'utilisation du PC individuel en milieu collectif comporte des coûts cachés considérables. À moins de prendre toutes les précautions possibles, l'expérience de l'utilisation de ressources largement accessibles à un grand nombre, comme c'est le cas dans nos universités et comme ce le sera dans nos écoles, montrent qu'il faut procéder à des choix judicieux et instaurer des règles de conduite, à défaut de quoi les disques durs deviennent rapidement des poubelles, les configurations disparaissent, les virus se propagent et les systèmes deviennent des épaves. Il s'agit d'un risque très réel. L'école québécoise a tout avantage à tirer les leçons de ce qui s'est passé dans la grande entreprise afin d'éviter ainsi de répéter les mêmes erreurs.

L'industrie est devenue consciente du problème et des solutions prometteuses pointent à l'horizon. Le constat qui précède est en grande partie à l'origine de la famille émergente des ordinateurs réseaux ("network computers", ou NC), machines simplifiées, conçues pour fonctionner en symbiose avec un serveur local, et pour lesquelles les logiciels et les configurations sont pilotés à partir d'un serveur en réseau local. Adoptant essentiellement l'environnement du World Wide Web comme système d'exploitation et s'appuyant sur les normes émergentes du langage Java, ces machines présentent une simplicité d'utilisation inédite, avec des coûts d'exploitation beaucoup plus faibles que les ordinateurs actuels destinés au grand public. D'ici peu, toutes les fonctionnalités, soit le traitement de texte, le chiffrier, l'accès multimédia et, bien sûr, toutes les fonctions réseau seront disponibles. Tous les grands fabricants annoncent leur première génération de NC qui sous-tend précisément le modèle NTIC. Ce mouvement est puissant et incontournable, au point où les fabricants de machines conventionnelles réagissent en promettant des PC plus simples à gérer. Il semble assez évident que la synergie réseau - NC - Java a trop d'atouts pour ne pas modifier substantiellement le paysage informatique dans les années à venir. Elle apparaît particulièrement adaptée au milieu scolaire au moment où le contexte financier appelle à un resserrement des dépenses et où le milieu doit absolument pouvoir compter sur des ressources appropriées, robustes et faciles à gérer. Avant d'investir massivement dans une approche traditionnelle que la grande entreprise remet sérieusement en question, les intervenants seront donc bien avisés d'examiner cette technologie du NC. Bien qu'étant encore jeune, elle est porteuse d'avenir et justifie en conséquence des expériences-pilotes.

Les achats qui se feront à partir de la troisième année du présent plan d'acquisition pourraient tenir compte des possibilités des NC. Voir le document suivant pour une Introduction sommaire à la pertinence des "Network Computers".

Il est donc de la première importance de se tenir au fait de l'évolution de cette nouvelle génération d'appareils.

 

4.3.3 Les logiciels

Après le réseau et les ordinateurs, les applications logicielles constituent sans aucun doute l'acquisition majeure dont il faut s'occuper. En réalité, les logiciels constituent, avec les utilisations que l'on peut faire du réseau et des NTIC, les véhicules et les cartes routières des usagers sur les autoroutes de l'information.

Les écoles auront besoin de logiciels pour accomplir diverses tâches et pour diverses utilisations. Des systèmes d'opération au moindre logiciel de dessin ou de saisie de texte, des choix doivent être faits quant aux prix, fabricant, version, licence, utilisabilité, etc. Les licences seront-elles individuelles ou de sites, le logiciel sera-t-il à utiliser en mode réseau ou par poste, dans quelle langue, etc. Ce sont des questions que vous, ou votre responsable de services informatiques, avez sûrement déjà posées et que vous allez vous poser de nouveau dans le cadre de l'actuel plan d'acquisition ou dès que vous aurez décidé d'informatiser et de brancher votre école.

4.3.3.1 Logiciels d'opération

Les logiciels qui régissent les systèmes d'opération : le système d'opération est transparent aux usagers finals et aux acheteurs en ce sens que l'on choisit d'habitude une plate-forme PC IBM compatible, Macintosh ou UNIX. Ces plates-formes utilisent les systèmes Windows 3.x, Windows 95, Windows NT, Mac OS, UNIX, ou autres comme Linux, un système UNIX tournant sur un ordinateur PC. À chacun de ces systèmes et de ces plates-formes ses usages et ses spécificités.

Les logiciels serveurs : les logiciels serveurs dont une école ou un organisme a besoin sont les serveurs de groupes, serveurs de fichiers FTP, serveurs de services WWW ou HTTPD pour l'Internet et l'Intranet, serveur de vidéo et serveur d'audio de type RealAudio et RealVideo par exemple, serveurs de listes de distribution de courrier électronique, serveurs de nouvelles ou forums de discussion (news), etc. Votre administrateur ou celui de la commission scolaire saura bien choisir les logiciels dont vous aurez besoin. Les serveurs audio et vidéo ainsi que les sites de vidéoconférence nécessitent une expertise particulière que vous pourrez rechercher auprès de spécialistes ou de collègues ayant acquis de l'expérience dans l'utilisation de ces technologies.

4.3.3.2 Logiciels-outils

Les logiciels d'édition : traitement de texte, mise en page, etc. Ces logiciels de base sont des outils de travail dont l'enseignant et l'élève peuvent avoir besoin à tout moment. Les logiciels de traitement de texte sont devenus tellement lourds que plusieurs mégaoctets sont nécessaires pour s'en servir. On sait aussi que la plupart des fonctions fournies par un grand logiciel de traitement de texte moderne ne sont pas correctement ou suffisamment utilisées. Il est donc pertinent de se poser la question de savoir si on a besoin d'installer sur tous les ordinateurs d'une école des suites de logiciels dont on ne fera qu'un usage très partiel. Mais ces logiciels sont maintenant dotés de fonctions internet qui leur permettent de produire des documents en HTML, d'accéder au réseau ou d'échanger directement des données et des informations sur le réseau. Il ne faut certes pas se priver de ces fonctions si l'on réalise que le besoin est là. Il faut noter cependant que, parfois, un éditeur de texte en HTML en mode WYSIWYG, comme Composer, par exemple, qui est fourni avec le fureteur Navigator 3.1 dans la version Navigator Gold et avec Communicator de Netscape sous le nom de Composer, est suffisant et même souhaitable pour éviter aux élèves de changer de logiciel afin de passer du traitement de texte à la création de documents HTML et vice versa. Un logiciel comme celui qui vient d'être cité peut servir à la fois à l'écriture et à l'impression d'un petit document, une lettre par exemple, et à l'élaboration de documents en format HTML pour diffusion électronique. Il faut noter enfin que les suites de logiciels (traitement de texte, tableur, agenda, logiciel de présentation, etc.) peuvent être utilisés en réseau surtout dans leur future génération écrite en Java et dont Corel nous donne un avant-goût avec sa version Java de la suite WordPerfect qui préfigure le type de logiciels utilisables en réseau de NC, par exemple.

Les logiciels d'édition graphique : ces logiciels de création graphique et de manipulation d'images sont nécessaires pour l'illustration des documents électroniques destinés au réseau Internet ou Intranet. Plusieurs niveaux de difficulté et de fonctionnalité sont disponibles. Les appareils photos numériques sont toujours accompagnés de leur logiciel de manipulation et de conversion d'images.

Les logiciels de navigation : les fureteurs les plus populaires sont souvent fournis gratuitement aux milieux de l'enseignement et de la recherche. Dans le contexte francophone, nous devrons veiller à ce que les fureteurs utilisés supportent l'affichage correct de la langue française, de même que les documents multilingues ou unilingues non anglais ni français. La place que les fureteurs sont appelés à prendre sur les ordinateurs est de plus en plus grande. Ils peuvent devenir le véhicule et la porte d'accès unique à toute l'information et sont donc, de ce fait, des outils indispensables qui doivent répondre adéquatement aux besoins des utilisateurs.

Les logiciels de surveillance et de filtrage d'accès aux sites WWW : les responsables scolaires et les administrateurs de réseaux devront être sensibilisés aux questions de la nature de l'information véhiculée sur l'Internet. Il existe bel et bien sur l'Internet des sites WWW qui diffusent de l'information erronée, des discours haineux, des images pornographiques et toute autre sorte d'information indésirable surtout à l'école. Cet état de fait ne doit cependant pas nous porter à interdire tout accès au réseau. Il existe des logiciels et des méthodes efficaces pour filtrer l'information et bloquer l'accès à des sites indésirables connus. On peut consulter la page suivante pour en avoir une liste, et le site du W3 Consortium pour s'informer des initiatives de développement d'outils de filtrage. Il faut noter que ces logiciels sont reliés à des bases de données mises à jour régulièrement. Ils se présentent comme un logiciel indépendant ou sous la forme d'une fonction intégrée au fureteur.

Les logiciels en " environnements " de développement: ces outils sont nécessaires pour assurer la programmation de certaines applications complémentaires aux pages web comme les scripts et les applets Java ou les formulaires et les scripts de traitement de ceux-ci. On peut acquérir ces outils de différentes façons, souvent sur le réseau lui-même.

Les logiciels d'administration utilisables en mode intranet et internet (Internet enabled): l'informatisation de nos écoles passe aussi par l'informatisation de leur appareil administratif. Le réseautage de cet appareil en mode internet et intranet aidera à assurer l'intégration au niveau local intra-école, et au niveau régional et national. Nos écoles sont en droit d'exiger de leurs fournisseurs les dernières versions des grands logiciels commerciaux utilisés ou des logiciels propriétaires développés spécialement à l'intention de nos écoles et commissions scolaires. En fait, avec l'essor de l'Internet, plusieurs logiciels ont été modifiés et adaptés pour devenir des logiciels utilisables en mode internet et intranet. Il s'agissait au tout début de réaliser une passerelle logicielle qui convertissait les données à l'entrée et à la sortie du logiciel et d'en donner les résultats en HTML pour affichage sur le réseau. Puis les développeurs de logiciels ont commencé à ajouter à leurs logiciels capables de le supporter des extensions sous forme de modules qui les rendaient Internet Enabled, ou évolués pour l'Internet. Ces logiciels sont très abordables, car souvent distribués par le réseau lui-même ou diffusés par le fabricant moyennant une somme modique qui couvre à peine les frais d'impression et de manutention des disques contenant ces modifications. Des nouvelles versions sont aussi disponibles. Nous recommandons d'en vérifier la compatibilité avec le réseau Internet à chaque acquisition. Aujourd'hui, on assiste à la naissance d'une nouvelle génération de logiciels qui sont dès le départ conçus pour le monde Internet et Intranet. C'est ainsi que nous pensons que même les logiciels propriétaires ou les logiciels maison, construits à l'intention de nos écoles, devront évoluer pour inclure la solution Internet chaque fois que cette intégration est requise. Parmi les avantages d'une telle solution, on note la diminution des coûts causée par le partage des frais de licences et de fabrication avec les autres écoles, la compatibilité avec toutes les plates-formes et la facilité d'utilisation due à l'utilisation d'une interface et d'un environnement similaires à la plupart des applications. À titre d'exemple de ces logiciels, on peut consulter les pages nommées AppFoundry fournies par Netscape Corporation comme illustration et entrepôt d'exemples.

4.3.3.3 Logiciels de communication

Les logiciels de communication et de réseautique : il s'agit de logiciels de connexion nécessaires surtout lorsqu'on utilise des modems, et de logiciels de réseau local habituellement intégrés. On veillera à vérifier dans le cas du réseau local que les protocoles utilisés sont compatibles avec les protocoles de l'Internet. Les logiciels de communication sont, entre autres, ceux de courrier électronique, de télécopie par l'Internet, de client pour la vidéoconférence (CuSeeMe, NetMeeting), le transfert de fichier (FTP), les sessions de travail à distance (Telnet) et les logiciels de discussion par écrit (CHAT, IRC, ComicChat). D'autres logiciels pourront aussi être nécessaires selon les besoins.

Les logiciels de réception et de diffusion en mode webdiffusion  (webcasting : il s'agit d'un nouveau mode de diffusion qui amène les informations jusqu'à l'écran des usagers en mode quasi permanent. On installe sur le poste client un logiciel récepteur paramétrable qui, à intervalle régulier se branche au serveur diffuseur public ou privé et télécharge les données appropriées selon le profil et les centres d'intérêt définis par l'usager ou par l'enseignant. Ces informations sont alors présentées soit en mode passif sous forme d'écran de veille, soit en mode actif par l'intermédiaire d'un fureteur. Les liens avec l'Internet sont fonctionnels et servent ainsi à compléter l'information téléchargée avec l'information disponible sur les sites WWW classiques. Cette technologie a fait couler beaucoup d'encre surtout en ce qui concerne la grande consommation d'espace disque et de la bande passante suscitée par le téléchargement fréquent d'une ou "de grandes masses" de données par de nombreux usagers. On y reproche aussi le fait que, étant unidirectionnelle, elle ne favorise pas la communication. Nous pensons que cette technologie pourrait être très intéressante dans le milieu scolaire dans le cadre des intranets. Les solutions aux problèmes posés plus haut résident 1) dans une meilleure gestion des ressources réseau par l'installation d'un serveur proxy (serveur dont la fonction principale est de procurer à un réseau local protégé par un coupe-feu un accès sécurisé à Internet, Office de la langue française) qui sera le seul à rechercher l'information et à la diffuser à l'ensemble des clients demandeurs, 2) dans une meilleure gestion des profils des usagers par la définition et la limitation des canaux d'information que chaque usager peut télécharger selon ses besoins de formation et d'information, et 3) dans l'établissement d'un service de webdiffusion dédié au monde scolaire et de l'éducation. Il est important de mentionner ici qu'un tel service ne se contenterait pas de recevoir l'information disponible publiquement, mais viserait avant tout à diffuser de l'information pertinente au monde de l'éducation. Les intervenants dans un tel projet seront donc nécessairement les enseignantes et les enseignants, les directions d'école, les commissions scolaires et les élèves eux-mêmes.

Il existe de nos jours plusieurs logiciels (serveurs et clients) de webdiffusion (technologie qui "pousse" l'information aux utilisateurs) qui donnent accès à de l'information publique diversifiée. Le plus connu est celui de PointCast Network. Voir aussi PointCast Canada. D'autres se spécialisent dans des domaines ou types d'information particuliers. Marimba, par exemple, distribue des applications et des applets informatiques en Java. La compagnie québécoise Intellia vient de lancer la version préliminaire de MédiActif, le premier logiciel francophone de "webcasting ". Dans le domaine de l'éducation Educast vient de faire son apparition.

Les logiciels de travail collaboratif, de vidéoconférence, d'audioconférence, de discussion en mode texte (Chat, IRC, Talk) : ces logiciels peuvent se révéler à la fois stimulants et frustrants surtout en matière de vidéoconférence. Ils sont cependant en développement rapide, faciles à utiliser et d'une très grande utilité, surtout en réseau local et en réseau à très grand débit. Les logiciels fureteurs tendent à intégrer des logiciels de conversation et de travail collaboratif tel qu'on le voit avec la dernière version du Navigateur de Netscape et celle de Internet Explorer de Microsoft. En intégrant des logiciels de conversation, de travail collaboratif, d'agenda et de composition de pages web, ces fureteurs deviennent de plus en plus volumineux. On peut acquérir des logiciels spécialisés et les utiliser indépendamment des fureteurs. Ces logiciels sont souvent plus performants et incluent des développements technologiques plus récents que ceux fournis par les fureteurs. Les logiciels traditionnels de travail collaboratif et de travail de groupe ont fait ou sont en train de faire le virage Internet en intégrant des fonctions de l'Internet comme on l'a vu, par exemple, avec Lotus Notes à partir de sa version 4 et les développements subséquents (voir aussi CSILE). Les logiciels de vidéoconférence de type CuSeeMe et VocalTech sont aussi accessibles que les fureteurs. Il suffit souvent d'installer une petite caméra coûtant une centaine de dollars sur chaque ordinateur doté d'une adresse IP (les fameux quatre blocs de chiffres) pour pouvoir faire une session de vidéoconférence. Les limites du réseau public étant maintenant bien connues, on se tourne vers les réseaux privés ou les réseaux locaux (Intranet, LAN) sur lesquels on a théoriquement une bande passante plus large. Dans ce même ordre d'idée, on ne peut passer sous silence les logiciels de téléphonie sur le réseau Internet. Cette technologie, encore jeune, est digne d'un sérieux intérêt de la part des responsables des réseaux scolaires pour ses applications lucratives et pratiques.

À l'adresse suivante, le CRIM mettra à jour la liste de logiciels ci-dessus mentionnée.

 

4.4 Les activités possibles

L'introduction des nouvelles technologies de l'information et du réseau Internet donne lieu à des nouvelles activités réalisables en classe et entre des classes distantes. Ce qu'il y a de plus neuf dans ces activités peut être résumé entre autres choses par leur étendue (le monde), leur accessibilité (tous, partout), et leur richesse (une bibliothèque ou une classe globale). On pense ici à des activités faisant appel à des regroupements virtuels de plusieurs classes ou groupes d'élèves par sujet, par projet, par technologie exploitée, etc. qui utilisent pour communiquer les listes de discussion par courrier électronique, les groupes de nouvelles privées, des conférences en mode de causerie (CHAT) ou en vidéoconférence et en audioconférence, des expositions et des journaux électroniques, et ainsi de suite. Notre propos n'est pas d'énumérer l'ensemble des possibles. Nous sommes convaincus que les enseignants et enseignantes de même que les élèves eux-mêmes sauront en trouver et en créer de nouveaux. D'ailleurs, plusieurs de ces activités existent déjà au niveau local, régional, provincial, pancanadien et mondial. Il s'agira d'y participer et d'en créer des nouvelles qui répondent à vos propres besoins.

L'apprentissage prend de nouvelles dimensions avec les réseaux. L'élève peut effectuer un travail en interagissant à distance avec un autre élève ou un maître. La coopération avec des pairs, appuyée par des logiciels de travail collaboratif, ouvre sur des activités de groupe jadis réservées aux équipes de recherche. L'élève qui s'engage dans une démarche collective de construction de sa connaissance apprend aussi à se soucier de la connaissance possédée par l'ensemble de sa classe sur un objet donné. Diverses structures de collaboration peuvent être mises en place afin de tendre vers une connaissance de plus en plus approfondie des objets d'apprentissage retenus ou la résolution de nouveaux problèmes (Voir Bereiter & Scardamalia, 1993; 1996). Développer un rapport au savoir qui conduit les jeunes à se positionner progressivement comme experts par rapport à des contenus spécifiques, c'est les préparer à vivre dans une société du savoir.



4.5 La stratégie 

L'investissement de temps et d'argent dans l'intégration des NTIC à l'heure où la tâche des enseignantes et des enseignants est plus lourde que jamais et où les compressions budgétaires s'accumulent, doit découler d'une stratégie bien orientée sur les objectifs poursuivis collectivement, à court, moyen et long terme. Ces objectifs doivent obéir à certaines conditions au plan pédagogique et administratif. À cette étape, il est important de maintenir présentes à l'esprit les contraintes temporelles et financières sous-jacentes à la stabilité opérationnelle du réseau.

Au plan pédagogique, l'équipe-école doit identifier les ressources pédagogiques disponibles sur le marché pour sélectionner ensuite celles qui correspondent à ses objectifs (logiciels de traitement du texte, chiffrier, édition, multimédia, communications, didacticiels, encyclopédies sur disque optique compact ou cédérom, entre autres).

Au plan administratif, il faut se rappeler que le processus d'implantation des NTIC se veut une démarche consensuelle, interactive et systémique. Sa réussite est tributaire de l'obtention du consensus -- le plus tôt sera le mieux -- des agents engagés dans la mission éducative (enseignantes et enseignants, personnel de soutien, élèves et parents). Il peut être aussi jugé intéressant d'associer à l'équipe des commanditaires rattachés au domaine des NTIC (compagnies de téléphone, de câblodistribution et d'informatique).

Cette démarche est interactive dans le sens qu'elle doit être capable, d'étape en étape, de s'adapter à l'évolution de l'environnement technologique.

Cette démarche est systématique à cause du va-et-vient nécessaire entre les différentes étapes du plan d'implantation. Elle l'est aussi dans le sens où il s'agit de penser l'école comme un sous-système qui entretient des relations avec un système plus global (commission scolaire, communauté, milieu socio-économique, entreprise, etc.). Ainsi, toute stratégie de changement local s'inscrit dans le système global.


4.5.1 Une implantation attentive à tous et à toutes

L'objectif visant à outiller les élèves de manière à ce qu'ils puissent affronter les exigences de la nouvelle société informationnelle est susceptible d'orienter globalement les décisions et actions relatives au plan. À court terme, il s'agit plutôt de mobiliser les personnes compétentes dans l'utilisation des NTIC ainsi que celles intéressées par l'innovation pédagogique (en pédagogie de projet, en enseignement stratégique et en apprentissage coopératif, etc.). Selon Betty Collis (1996), une ouvrière de la première heure en matière d'intégration des NTIC aux Pays-Bas, il faudra d'abord atténuer les frustrations dues aux difficultés d'accès au réseau Internet et donner un soutien et des moyens aux enseignantes et aux enseignants qui se font les pionniers créatifs en la matière et dégager, ensuite, ce qui pourra être fait sur une plus vaste échelle.

Il importe de rendre certains équipements disponibles -- commencer petit, mais complet -- afin que les personnes qui sont déjà prêtes puissent utiliser les NTIC en fréquentant, par exemple, les réseaux électroniques. Il faut aussi prévoir des façons de rassurer les personnes inquiètes, de faire baisser leur anxiété face à l'inconnu en leur fournissant des occasions variées d'explorer l'ordinateur.

Puisqu'une démarche consensuelle est tout indiquée, il faut assurer une diffusion large et transparente de l'information. L'ensemble des parties impliquées dans le processus doit être tenu au courant du calendrier et du déroulement du plan.


4.5.2 Une implantation progressive

L'acquisition progressive assure le maintien d'un ratio prix/performance intéressant dans la perspective où l'évolution du microprocesseur continuera à faire chuter les prix tout en augmentant la performance.

Au plan de la formation, les résultats obtenus à la phase 2 (Accès) permettront à l'équipe de pilotage de fixer des objectifs en matière de formation des enseignants et des élèves. Cette formation pourra viser graduellement l'utilisation du matériel informatique et pédagogique, l'exploitation du flux informationnel disponible sur le réseau Internet, la conception et la diffusion des contenus pédagogiques sur les réseaux local et international et, enfin, la gestion de projets éducatifs avec les pairs aux niveaux local/international. Il s'agit d'une phase cruciale pour la réussite du plan d'intégration. En effet, devant l'évolution constante de l'environnement informatique et la multiplicité des tâches associées aux NTIC, le plan d'intégration doit prévoir les ressources humaines et financières capables d'assurer un soutien technique continu aux membres de l'école.

Par ailleurs, il est également important de prendre les précautions nécessaires pour assurer la sécurité du réseau, notamment au niveau administratif (accès aux dossiers académiques). L'équipe doit de son côté sensibiliser les membres de l'école aux risques associés à l'usage du réseau Internet (matériel haineux et pornographique, entre autres). À cet égard, il est important d'associer les parents à cette démarche.


4.5.3 Le développement d'une culture ouverte et d'entraide

L'école branchée a accès aux ressources internes en réseau (enseignants, conseillers, administrateurs, élèves, bibliothèques et autres ressources) et aux ressources externes (collègues d'autres écoles, ressources expertes, expériences et autres projets et résultats de recherche et de développement, dans le pays et à l'étranger). À titre d'exemple, mentionnons le partage et l'entraide que manifestent les participants au Village Prologue, projet initié à St-Hyacinthe, le partenariat qui s'est développé autour du Projet de l'École informatisée Clés en main, celui permettant la réalisation des projets de Cyberscol à Sherbrooke. Le RTSQ (Réseau de télématique scolaire québécois) ainsi que les CEMIS régionaux sont d'importants acquis au plan de la collaboration. Notons aussi d'autres partenariats impliquant le Rescol, dont l'Université McGill et diverses écoles sur son territoire, le projet de l'École Les Compagnons-de-Cartier de la Commission scolaire Des Découvreurs (PROTIC) ainsi que celui de l'École Le Sommet de la Commission scolaire Des Ilets (BEETIC), toutes deux ayant établi un partenariat avec l'Équipe de recherche TACT (TéléApprentissage Communautaire et Transformatif) de l'Université Laval laquelle fait partie du Réseau des centres d'excellence en téléApprentissage.

En bâtissant sa capacité d'échange, le Québec s'assure de maintenir ses propres ressources éducatives au centre du renouvellement de son système éducatif. Aussi, s'agit-il d'encourager et de soutenir celles et ceux intéressés à s'approprier les NTIC et à les utiliser dans leurs actions et réflexions pédagogiques.

 

CONCLUSION


Les nouvelles technologies de l'information et des communications ont introduit des moyens puissants, qui seront de plus en plus disponibles et de plus en plus conviviaux. La façon dont l'école utilisera leur potentiel deviendra un atout majeur pour relever le défi de bâtir une communauté apprenante et pour favoriser la réussite des élèves.

Pour circuler dans ce nouvel univers, où les connaissances sont facilement accessibles et les communications sans frontière, il faut une carte " inforoutière " qui permet de mettre en perspective les virages essentiels à effectuer pour atteindre les objectifs visés.

La présente recherche a été conçue comme un guide pour aider l'école à construire elle-même son " inforoute ". Elle met en évidence les principaux enjeux que sont : l'importance de penser le plus tôt possible à l'implantation d'un réseau local (investissement plus durable que l'achat d'ordinateurs), la nécessité de compter sur l'engagement de l'équipe-école et de soutenir sa contribution par de la formation et par l'adhésion de personnes-clés, qui sont souvent instigatrices de projets dans leur milieu.

En parlant d'une école branchée, on pense moins au filage qu'aux outils de travail, aux réseaux d'entraide que les technologies peuvent soutenir et qui permettent de développer des partenariats au niveau de l'école, entre les écoles d'un milieu donné et, plus largement, entre les écoles du Québec et même de l'étranger.

Pour atteindre les objectifs visés, il existe plusieurs chemins qui passent par la mise en place d'instruments techniques en même temps que l'équipe-école acquiert des modèles d'utilisation de ces instruments. Mais par où commencer ? Il y a plusieurs portes d'entrée. L'une d'elles est située au niveau de la direction de l'école qui peut décider, par exemple, de diminuer le papier, en se servant de plus en plus du courrier électronique pour communiquer, du site Web de l'école pour y déposer des documents d'information et des forums de discussion pour susciter des prises de décision collégiales. Pour ce faire, chaque personne doit avoir son adresse électronique et un accès facile à l'Intranet de l'école ainsi qu'à Internet.

Les pas à franchir sont nombreux et les chemins variés. C'est pourquoi il est nécessaire d'imaginer les différentes étapes qui font partie du plan d'école en évolution, afin que les élèves et les maîtres entrent dans l'an deux mille avec des outils qui seront devenus courants dans le nouvel environnement de l'école. L'occasion est belle d'arrimer les nouvelles responsabilités de l'école à un mode de fonctionnement qui repose sur l'ensemble de l'équipe-école, l'occasion est unique de faire de chaque école une " communauté apprenante ", à l'avant-garde de la société du savoir.



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Bibliographique générale

Références techniques 1

Références techniques 2

 

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